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Airbus de Toronto : le Canadian Club fait place au 'tit punch

Depuis le 3 août 2005, les deux pilotes Air France n'ont toujours pas été entendus sur les circonstances de leur atterrissage peu conventionnel à Toronto.
Et pour cause : la compagnie nationale les a délocalisés sur une ligne régionale dans les Dom-Tom. Nous les avons surpris en pleine action.
Tiens, tiens ! Ils étaient trois dans le cockpit, d'après les pompiers de Toronto


Edito : Toute honte bue

(tableau de Max Ernst)

A ce jour, les auditions publiques des acquittés d’Outreau et de leurs avocats sont terrifiantes.

On connaissait évidemment le pouvoir souvent discrétionnaire des forces de police. Un jeune raflé au moindre prétexte, un journaliste écouté (ou mieux, mystérieusement cambriolé, lui et sa famille), le ton qu’il vaut mieux éviter avec un policier à certaines heures… Mais tout cela nous paraissait un tantinet folklorique, car se faire embarquer pour excès de vitesse aux Etats-Unis, pour délit de méridionalité en Russie, pour oubli de salut au drapeau en Afrique, pour beaujolais nouveau en Arabie Saoudite, tout cela est encore moins enviable qu'un petit tutoiement ou une petite beigne.

Et puis, en France, si la force publique attige, la justice est là pour prendre le relais et tout faire rentrer dans l’ordre.

Croyait-on.

C'est pas mon problème

« Je connais 50 juges Burgaud », assénait le 31 janvier un ténor du barreau devant la commission. Son constat renforce la certitude que des centaines et des centaines d’innocents croupissent pour des années dans un système carcéral moyenâgeux (en dépit de certains directeurs de prison qui font l’impossible pour pallier les défaillances qu’ils ont à gérer).

Vous avez bien lu : des centaines de gens sont brisés à jamais, des familles éclatées, des entreprises ruinées, non pas du fait d’une erreur humaine, mais du fait, semble-t-il, de l’inertie générale – dénoncée d’ailleurs en permanence par Strasbourg.

L'inertie semble tout régir. En plein dénouement de l’affaire, même le Téléthon - entonnoir de la compassion - défend la (noble) cause qui avait été programmée. Mais sur les martyres, pas un mot. Pourtant, chacun en France se devait d'avoir honte. Et là, une somme d'argent pouvait directement servir à sauver des "malades" (alors que rien ne garantit l'avancée de la science par le seul financement).

Il faudra attendre l’intégrale des témoignages dans le Figaro Magazine ou le direct du juge sur TF1 le 8 février pour que le moteur à inertie se décide enfin à hoqueter. Gouverner, c’est prévoir ou gérer l'inertie ?

Jean-Pierre JUMEZ


 

Le style, c'est le vin

Réédition d’un chef d’œuvre dont l’objet est, hélas, d’une cruelle actualité.
Mais même sans l’adversité actuelle, il convient de lire ou relire ce sublime essai, véritable cours magistral de dialectique.

  1. Raymond Dumay choisit chaque mot avec soin. Le sens est évidemment limpide, cerné, identifié. Mais entrent aussi en ligne de compte son élégance, sa musicalité, sa charge représentative.
  2. Une fois retenu par le casting, ledit mot est mis en présence de ses congénères et là, l’auteur établit sa distribution pour que le jeu de rôles (enfin, de mots) entraîne un effet poétique ou drolatique.
  3. Dumay répartit alors ces clusters dans des phrases qui elles, sont forcément instructives et enrichissantes (pardon pour ce pléonasme). « Qu’il [le vin] s’avilisse, et c’en est fini de littérature, de l’art, de la fierté. La foi se porte en bouteille ».

Voilà, je viens de vous livrer le secret de fabrication de « La mort du vin ».

Sans la guerre, sans l’art et sans l’argent, le vin n’est rien

Reste la finalité de l’ouvrage. L’auteur constate que le vin ne vit jamais seul. Sans la guerre, sans l’art et sans l’argent, le vin n’est rien. Et, sous-entend-il, vice versa.

Signe signifiant "feuille de vigne" à Sumer (Le Vin dans l'Art, Glenat)

Et c’est parti ! Dès la première écriture cunéiforme sumère (3500 ans av. J.C., en Irak d’aujourd’hui), nous voilà happés dans le toboggan d’une brillante démonstration illustrant les rapports – tour à tour sensuels et cruels - entre les trois protagonistes (l’amour intervenant comme quatrième mousquetaire).

Un toboggan littéraire

On vrille, on tournicote, on rebondit entre histoire et géographie qui se renvoient la grappe. Bien que nous soyons très vie grisés (par la vitesse, bien sûr), nous voyons bien où pointe le compas : le premier collège œnologique européen, c’est à dire le Clos-de-Vougeot. C’est uniquement un hasard si l’auteur (1916-1999) est né et a vécu toute sa vie en Bourgogne. Le clos a le savoir-faire et le faire-savoir (les papes d’Avignon étaient ses ambassadeurs attitrés).
En ce qui concerne le rayonnement (qu’on appelle aujourd’hui distribution), on se passe fort bien des océans et des fleuves tranquilles : il suffit de jeter des via qui permettront aux soldats et au tonneaux de battre le pavé pour de lointaines conquêtes (aujourd’hui c. a. à l’export). On ne peut comprendre la guerre sans le vin ni le vin sans la guerre

Nous continuons de glisser, ébahis, sur notre toboggan. Oh ! Regarde à droite ! La belle couverture médiatique ! L’édit royal du 1er janvier 1600 bannit de la table d’Henri IV le vin d’Orléans, décrété poison. En revanche, le tout nouveau vin de champagne est particulièrement salubre. Un beau coup de l’attaché de presse qui portera le champagne au pinacle mettant hors d’état de luire le vin d’Orléans (aujourd’hui encore, on ne connaît que le vinaigre d’Orléans).

il faut faire du bon à partir du médiocre

Oh ! Regarde à gauche ! Comme il a l’air songeur, le monsieur ! "En gastronomie, rien de sérieux sans le secours de la pauvreté : il faut faire du bon à partir du médiocre". Le goût se nourrit de privations. Ou plus loin : "la guerre fait la différence entre les lâches et les braves, entre le général et le deuxième classe… Toute l’ambition du vin est d’accéder à ce degré d’inégalité et tous les moyens sont bons : climat, terrain, cépage, vinification, publicité… Les crus sont autant de grades…".

La fin d'une ère ? (Juan Gris, Bouteilles et Couteau)

Petit looping et nous voilà devant des considérations géostratégiques. Les « Rôles d’Oléron » (XIIIè siècle) furent le véritable code maritime destiné à assurer la libre circulation du vin en haute mer. Tous les grands souverains s’y plièrent. Puis, pour s’assurer que les règles édictées étaient bien respectées dans chaque port, on instaura des officines issues des états parties prenantes des Rôles d’Oléron. Les premiers consulats et les premières ambassades étaient nés.

Virage à droite : le Bourguignon se paye Bordeaux. Les crus bourgeois vont à la classe qui les produit. Encaustique et patins de feutre, plats mijotés et comptes exacts. On ne boit pas trop haut, avec le revenu de ses revenus. On achète au bon moment et on consomme à point.

Plus loin, cynique (car on a une thèse ou on en a pas) "On m’a parlé parfois de l’existence de vins paysans qui devraient leur existence aux seuls vignerons, mais je n’en ai jamais rencontré". Peut-être pas en Bourgogne, mais l’on connaît de par le monde des paysans qui ne céderaient pour rien au monde le produit de leur terroir.

"Hors ce qui est bon, il n’est rien qui soit objet d’amour". Platon décerne ainsi son oscar au vin dans le Banquet.

Virage suivant. Une bien sombre constatation : « Deux épidémies de paresse : l’agriculture et l’élevage, allaient rendre caduque la culture du goût et de l’odorat ». L’homme connaît une grande panne de sens. Il ne lui en reste que trois.

Nous continuons de dévaler notre toboggan. C’est maintenant Aristophane, dans l’Assemblée des Femmes : "En fait de mouton, égorgeons un pot de vin de Thasos, et jurons sur la coupe de ne point y mêler d’eau". Sombre présage pour ceux qui, tels les Mormons, ne reconnaissent que deux maîtres : Dieu et l’argent ; ils ne connaîtrons jamais l’art. Un chèque à côté d’un verre d’eau, cela ne suffit pas à motiver l'artiste.
Quant à la morale, il suffit de citer l’historien d’art Elie Faure : « Les éclipses de l’art coïncident avec l’apparition de la morale ». Mais tout était dit dans la « bible » sumérienne l’Epopée de Gilgamesh pour laquelle les boissons fermentées marquent le début de la civilisation. Nous avons besoin de vin parce qu’il fertilise la plus féconde de nos zones d’ombre : la générosité.

Et nous finirons notre glissade en rétorquant à ceux qui s’acharnent frénétiquement sur le vin que les preuves de son utilité sont aussi ridicules que celles de l’existence de Dieu.

Jean-Pierre JUMEZ

Raymond Dumay, La mort du vin – La Table Ronde – 8,5 euros en France Métropolitaine.


La nostalgie agit

La médecine par le vin, cela fait des lustres que PafMag en parle.

En retraçant la place du vin dans l’hygiène publique depuis la Belle Epoque, l’ouvrage reflète les classiques flux et reflux politiques. "Le véritable phylloxéra, c’est le médecin !", tonnait un député du Gers en 1907, après les soulèvements de viticulteurs du Midi.
Alors, pour ou contre ?
Seule la mauvaise foi fait foi. Les "anti"sont vendus aux embouteilleurs d’eau minérale, voire à l’Angleterre. Les « pro » sont des lobbys de professionnels.


Mais le pouvoir politique s’inquiète : la France passe au début du XXè siècle premier consommateur mondial d’alcool par habitant.
Les médecins ne semblent pas spécialement préoccupés. Sur les quelque 15.000 praticiens recensés, seuls une ou deux centaines se déclarent "anti".
D’ailleurs, comment expliquer que les buveurs d’eau fussent davantage exposés aux appendicites, à l’entérocolite et à la typhoïde, comme le remarque le docteur Armand Gautier, professeur de chimie à la Faculté de médecine de Paris ?
Il n’empêche : Régis, un médecin abstème, exigeait des preuves scientifiques de l’utilité du vin, faisant remarquer que 80% des buveurs de vin de Martillac (Aveyron) souffraient d’artériosclérose dès l’âge de 35 ans. Facile ! répondent les pros : les Martillaçais consomment des charcuteries l’excès ! Donc dans le vin, tout est bon !

L'intox à tous les niveaux

En réalité, le combat sanitaire du vin a suivi l’évolution de la vigne et de la législation. Après le phylloxéra, la France a été envahie de bibinne et d’alcools frelatés. Mais lorsque les vignes se reconstituèrent et que des lois anti-frelatage furent édictées, les autorités sanitaires dans leur majorité attribuèrent aux produits falsifiés la dégradation physique et psychique des Françaises et des Français. A contrario, les bons vins devenaient donc recommandables.
Quelles que fussent les attaques des "anti", le Français moyen reste en tout cas persuadé qu’avec une consommation modérée, on vit plus longtemps, en meilleure santé et plus heureux. D’ailleurs, le taux de cancers n’est-il pas moindre dans les régions où l’on boit du vin ?
La composition du vin trouble d’ailleurs la communauté scientifique car elle est à l’image d’un tissu organique : sels de potassium, calcium. Un litre de vin par jour fournit la moitié de cations nécessaires à l’homme (hormis le phosphore, le soufre et le calcium).

Un patient heureux est à moitié guéri

Bon an, mal an, les publications prônant les vertus thérapeutiques du vin voient le jour. En 1933, Gaehlinger et Bécart font état d’un jeune propriétaire bordelais qui, suite à une imprudente promesse à son épouse, s’abstenait de vin et de viande un mois par an, et qui contracta une mauvaise infection urinaire, agrémentée d’une inflammation des testicules. Devinez ce qui le sauve en trois jours ?

En matière de gastro-entérologie, il apparaît que le vin stimule l’appétit et qu’il contrôle l’obésité (mais pourquoi ne pas remplacer les distributeurs de coca par des fontaines à vin dans les écoles !!!). Et il favorise la digestion : salivation, secrétions gastriques, dynamisme stomacal, suc pancréatique…

« Soignez-vous par le vin », du Docteur Maury (qui a servi de fond de sauce pour notre article) fait partie de toute cette littérature « pro » du XXè siècle. Puis arrive le French Paradox. Plutôt que de relater toutes les études menées Outre-Atlantique à ce sujet, contentons-nous du titre du New York Times du 11 décembre 1997 : « Un verre chaque jour, 20% de morts en moins ».

On sent que l’auteur, professeur émérite à l’Université de Floride, s’est régalé à l’écriture de cet ouvrage remarquablement documenté. Combien de virées, combien de joyeuses considérations entre gais lurons, combien d’investigations dans les bibliothèques bien achalandées et bien situées ?
Cette traduction (remarquable) d’un ouvrage paru en 2001 sous le titre de Bacchic Medicine, Wine & Alcohol Therapies, from Napoleon to French Paradox n’a pas du tout vieilli. La lecture est aussi tonique que… choisissez vous-même !

A. LEONCE-LABOIE

Bacchus sur ordonnance (préface de Philippine de Rothschild), Harry W. Paul, PUF. 19 euros en France métropolitaine.


Elémentaire, mon Cher Virgile

Vous êtes sur le TGV Atlantique ou PLM, ou encore sur le tortillard qui vous emmène vers le Parlement européen ? C’est le moment de déguster un polar localisé dans les vignes que vous êtes en train de traverser !

Avec leurs élégantes couvertures anthracite, les différents tomes de la collection « Le sang de la vigne » constituent une série pas tout à fait noire, dont l’action se déroule sous vos yeux de voyageur.

Train, suspends ton vol !

Car ils sont fertiles, les terroirs que vous êtes en train de traverser ! Et pas seulement pour le vin ! L’œnologue franco-britannique Benjamin Cooker et son assistant Virgile y dénouent des intrigues dans des environnements que Conan Doyle avait fort opportunément laissé libres.

Parfaitement documentés, ces petits « detectives » se lisent avec autant de plaisir que les traditions, les techniques, les rivalités locales sont replacées dans un contexte parfaitement actuel.

Dès lors, l’intrigue est reléguée au second plan, puisque l’inévitable victime est morte pour votre plaisir.

L’intriguette de « Le vin nouveau n’arrivera pas », se déroule naturellement dans le Beaujolais, cette région bénie des dieux qui défile peut-être sous vos yeux.
« Je trouve que le Beaujolais a parfois des airs de Gascogne », remarque ingénument Virgile. Mais ici, la filière suit ses propres règles : un peu de discipline dans les vignes, pas mal d’argent dans le chai, assez de frivolité sur l’étiquette… Et les motivations des uns et des autres ne sont pas forcément œnologiques (mais, rassurez-vous, rien de très grave).

Vu du train

« Vengeances tardives » se déroule pour sa part en Alsace. La charte éditoriale est parfaitement respectée, pour notre plus grande joie. Nous y découvrons le cognac d’Alsace, marc de pinot noir finement distillé, infiniment supérieur, bien sûr, à l’eau-de-vie de Jarnac.

Prenez un train, prenez ces livres. Vous êtes arrivés !

Sylvain HAIBON

Vengeance tardive en Alsace - Le vin nouveau n'arrivera pas - Jean-Pierre Alaux & Noël Balen - Fayard. 17 euros en France métropolitaine.


Nouvelles de la frénésie

A charge : dans 60 Millions de Consommateurs, un dossier criard sur les techniques de vente des alcooliers (déjà décrites dans PafMag), préambulé par un édito assez navrant de platitude (genre "arrêtons l'hypocrisie !").

A décharge : "Nous ne sommes pas des Anges" sur Canal+ le 30 janvier. En prenant comme fil conducteur "Johnny, marchand de vin" (la star s'apprête à commercialiser des vins), un dossier informatif réunissant des acteurs (pas des comédiens) de la filière.


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ARE YOU READY FOR?

LACK OF ALCOHOL MAY BE HAZARDOUS TO YOUR HEALTH


Sacre à la tronçonneuse

Fleuron de la forêt de Tronçais, dans l'Allier, le chêne de Morat a été abattu le vendredi 20 janvier.

Caractérisé par son fût rectiligne, sans nœud ni autre défaut, et par une écorce intacte, cet arbre, âgé de 340 ans selon les experts, et qui porte le nom d'un des étangs de la forêt, est l'un des treize derniers produits de l'ordonnance Colbert de 1669. Menacé par un coléoptère (le grand capricorne), il a mal supporté d'être livré au vent par les coupes faites autour de lui. Le 20 octobre 2005, en raison de cet état sanitaire, il a été vendu par l'Office national des forêts (ONF), gestionnaire des 10.583 hectares de ce qui est considéré comme la plus belle chênaie d'Europe.

A Tronçais, les chênes sessiles (l'une des deux espèces de chênes) poussent très lentement, dans un climat propice à la rectitude recherchée depuis plusieurs siècles pour les usages les plus nobles, en particulier la marine, l'ébénisterie et la tonnellerie. Structuré par Colbert, ce patrimoine est issu du réaménagement de 1690, marqué par la préservation d'une vingtaine d'arbres à l'hectare. « Notre haute futaie relève d'une gestion unique au monde, avec l'objectif de produire des arbres d'une quarantaine de mètres, ce qui suppose au moins 250 ans depuis le gland jusqu'à l'abattage, explique Yves Le Jean, chargé des plans de gestion à l'ONF de l'Allier. Tout commence dans un fourré où l'on compte jusqu'à 50.000 petits chênes de 1 mètre par hectare. Lorsqu'ils atteignent 50 ans, ils ne sont plus que 1500, en raison d'une sélection naturelle, mais également de choix forestiers. Au fil des années, on ne retrouve plus que 400 chênes par hectare, âgés de 80 ans, une centaine de 200 ans, puis une cinquantaine de 250 ans. Mais Tronçais a la chance de compter plusieurs arbres de 400 ans, parfois plus. »

Agé de 340 ans, il a connu....6 monarchies, 2 empires, et 5 républiques

Avec ses 39 mètres de hauteur et son diamètre de 128 à 130 centimètres, le chêne de Morat est désormais attendu pour la qualité du grain de Tronçais, qui séduit les plus illustres vignerons bordelais et bourguignons. C'est la tonnellerie Sylvain, de Libourne (Gironde), qui l'a acquis, pour la somme de 37.790 euros, soit quatre fois le cours moyen. La lente croissance donne au bois d'excellents arômes de vanille ou de clou de girofle, mais un autre atout majeur repose sur l'élégance et la discrétion de ce bois, qui ne marque pas le vin.

"Le chêne sessile dégage beaucoup moins de tannins que le pédonculé", explique Jean-Luc Sylvain. Du volume total de 19 mètres cubes, dont 12 mètres cubes exploitables pour le rot, M. Sylvain devrait faire 60 barriques de type bordelais (225 litres). Acheminé à Libourne, puis débité en douelles en février, le bois séchera pendant deux ans avant la fabrication des tonneaux, exploités dans l'hémisphère Nord pour la récolte 2008, puis dans l'hémisphère Sud en 2009.

Il était au bout du rouleau...

Signe de l'espoir mis dans ce vénérable chêne, l'abattage s’est déroulé sous le regard de plusieurs dizaines de vignerons, des propriétaires de grands crus bordelais comme Château Angélus, Château Cheval-Blanc ou Château Latour, la maison Rolland, mais aussi des étrangers parmi les plus grands crus californiens, espagnols, italiens ou chiliens. « Si la sylviculture et la tonnellerie françaises exportent 80 % de la production, c'est bien parce qu'une telle qualité n'existe nulle part ailleurs », assure M. Sylvain, dont le carnet de réservation des barriques issues de «Morat» est depuis longtemps complet.


L'association Tronçais-Patrimoine de l'humanité milite pour l'inscription du site sur la liste de l'Unesco. De son côté, l'ONF travaille au classement d'arbres remarquables. "S'il existe une réalité de rentabilité de la forêt, avec pour principe de récolter plutôt que de laisser perdre, d'autres chênes seront conservés, comme le chêne Saint-Louis, vieux de 400 ans. Lui, il ne sera jamais vendu", insiste M. Le Jean. Vignerons et amateurs de vin n'ont rien à regretter, car le grain de son bois rongé n'a plus aucun intérêt pour eux. .
Jean-Yves VIF (Le Monde, le 20 janvier)


La Maison Blanche et noire

Photo de famille pour cet établissement qui, malgré tous ses événements people, reste la combinaison idéale du panorama incroyable sur Paris, du service exécuté sur le mode d'un ballet, de la cuisine savoureuse mais sans prétention, de la joie à tous les étages (et à tous les niveaux), et des prix raisonnables considérant ce qui précède.

Restaurant Maison Blanche - 15 avenue Montaigne - 75008 PARIS - Tel : 01 47 23 55 99 / Portable : 06 84 01 47 03 - contact mail


La Confrérie des Echansons du Roy René à Washington

A l’occasion du lancement de l’exposition Cézanne à Washington, cette confrérie proche des Vins de Coteaux d’Aix-en-Provencey a organisé des intronisations de personnalités ainsi que des dégustations de vins.

Sa délégation composée de James de Roany (Grand Maître d’Honneur), Maurice Farine et Paul Léaunard (sommelier), a défilé en grande tenue d’échansons dans les salons de l’Ambassade de France le 30 janvier, à l’occasion de l’événement majeur de cette mission : une soirée de prestige réunissant 700 autochtones payants.

La Confrérie a également investi le Washington Club et le Capitole.

Paul Léaunard (Sommelier La Côte de Bœuf à Marseille), Gisèle Marguin (Présidente de l’Association des Sommeliers Marseille-Provence), Andrew S. Bell (Président National de L’Association des Sommeliers Américains), James de Roany (Grand Maître d’Honneur de la Confrérie des Echansons du Roy René) à l’Ambassade de France


La gastronomie appuie cette promotion : 8 grands chefs provençaux investissent les cuisines du Sénat, de la Banque Mondiale et de la National Gallery (où se tient l’exposition Cézanne).
Par ailleurs, 8 grands restaurants de Washington accueillent les 8 Chefs provençaux pour des jumelages culinaires.

Ajoutez-y un festival de films provençaux à la National Gallery, une expo d’affiches anciennes de la CCIMP « la Provence au temps de Cézanne » à la Maison Française, et avec enfin un récital de piano du Festival de la Roque d’Anthéron.


Les Cognaçais résistent à la frénésie

Et pour cause : ils exportent 96% de leur production. 141 millions de bouteilles sont sorties des chais de cognac dont 135 millions à l'export (+6% annuels) et un chiffre d'affaires net de 1,331 milliard d'euros (+9,7%). Les exportations ont bondi de 4% sur le marché nord-américain (Etats-Unis : 51,7 millions de bouteilles) et de 14% en Extrême-Orient (Chine : 5,24 millions avec +42% et Singapour : 13,8 millions, +22,7%). En revanche, le marché national a chuté de 15% avec 6,55 millions de bouteilles. Pauvres de nous !


... et les Italiens aussi

Autrefois rivale de la France sur le marché des vins de table, l’Italie a fait une discrète révolution. Comme en France, les surfaces en vignes se réduisent, la consommation de vin a diminué mais semble se stabiliser, le vin reste la boisson nationale. Mais au contraire de notre pays, l’Italie vient de se doter d’une loi cadre sur la viticulture qui réjouit toutes les organisations professionnelles, ses exportations de vins progressent aux USA et sur les futurs grands marchés (Russie, Sud Est asiatique…), les « cantine » et les coopératives annoncent des objectifs commerciaux ambitieux…

Lire l’analyse du G. Nardone, professeur de Food marketing (merci à Vitisphere)


Vinoscopie : la viticulture est l'exemple type des blocages français...

Gérard Mermet, sociologue et économiste, auteur des célèbres Francoscopie publiées tous les deux ans, explique dans une interview donnée au Progrés de Lyon que la viticulture est le résumé des blocages de la société française : " Nos viticulteurs on été longtemps arrogants, affirmant qu'il n'y avait pas de bon vin possible hors de France. Ils ont aussi, maintenu une multitude de petites exploitations incapables de se fédérer. chacun y va de son appellation, avec par exemple plus de dix mille "châteaux" en Bordelais. Et ils ont fait du vin sans se préoccuper de l'évolution du goût des consommateurs. Tout cela a provoqué une crise dans un secteur qui était un formidable atout pour la France. Pour qu'il le redevienne, il faut entreprendre une révolution de son modèle, comme pour l'ensemble de la société française ! Ce modèle est obsolète. Il est urgent au minimum de le rénover, et sans doute de le refonder complètement.
Gérard Mermet poursuit "Les solutions existent, elles sont connues. Le plus compliqué, c'est de créer la confiance, les conditions d'une participation des vignerons aux changements..."

(deux fois merci à Vitisphere)



Bars à vins suisses

SwissWineCommunication, société de promotion des vins suisses, avait choisi de financer quatre bars à vin pour faire connaître la diversité de la production viticole helvétique. Localisés à Bruxelles, Berne, Lausanne et Genève, ces établissements proposent à la dégustation une centaine de références. Malgré son succès auprès des consommateurs, l’initiative lancée en 2004 est menacée par les problèmes de trésorerie de SwissWineCommunication.
D’autres pays seraient sur les rangs pour reprendre les bars et le concept, au cas où les Suisses jetteraient l’éponge.

(Vinimarket)


Les assurances-vie préfèrent le vin à la bière

Les buveurs de vin vivent plus longtemps que les buveurs de bière et de spiritueux. C’est ce que vient de démontrer une étude danoise tout juste publiée dans la version en ligne du British Medical Journal. Les auteurs, une équipe de l'Institut national de la Santé publique de Copenhague, ont ainsi caricaturé les buveurs de vin qui auraient une alimentation plus équilibrée que les amateurs de bière. Etudiant comparativement les tickets de caisse (pour plus de 3,5 millions d’euros d’achat alimentaires) des deux populations étudiées, ils ont remarqué que consommateurs de vin étaient plus portés sur les olives, les fruits et légumes, les volailles et autres produits laitiers maigres que leurs compatriotes amateurs de bière. Lesquels achètent plus volontiers des plats cuisinés, des chips, saucisses et boissons sucrées par exemple. Bref, les amateurs de vins seraient plus fins gourmets que les buveurs de bière et cette meilleure hygiène aurait un effet bénéfique sur leur santé.

(Vinimarket)


France : ta bière fout le camp !
  1. L'Anglais Kronenbourg* produit Kronenbourg, 1664, les bières de Maître Kanter, Brugs et a généré 893 millions d'euros en 2004
  2. Le Néerlandais Heineken produit Amstel, Buckler, Panach', Affligem et a généré 585 millions d'euros en 2004
  3. Le Belgo-Brésilien InBev** porduit Stella Artois, Leffe, Hoegaarden, Boomerang et a généré 465 millions d'euros en 2004
  4. Le Danois Carlsberg*** produit Saverne, Fritz Brau, La Licorne et a généré 325 millions d'euros en 2004
  5. Le Néelandais Fischer**** produit Desperado, Adelscott, Doreleï, Kriska et a généré 241 millions d'euros en 2004
  6. Le Néelandais Saint Omer***** produit Saint-Omer, Facon, Semeuse Nordik et a généré 99 millions d'euros en 2004

pour les brasseurs artisanaux : peanuts

  • *Kronenbourg appartient depuis 2000 à Scottish & Newcastle
  • ** InBev, issu du mariage du Belge Interbrew et du Brésilien Ambev
  • *** affilié à Kronenbourg
  • ****Fischer appartient à Heineken
  • ***** Saint-Omer appartient à Heineken

Le Journal du Net


L'eau triche, la bière non

42.000 pintes de bière alimentent 7 piscines de 4 mètres de long pour de sains ébats au château de Starkenberg (Autriche).

(Gazette des 3 Brasseurs)


Attendez encore un peu avant de reprendre le volant !


Le gros rouge ne tache plus

Le détacheur "Wine Away" est un puissant produit détachant qui fait disparaître la plupart des taches de vin rouge sur les moquettes et les tissus. Fabriqué à partir de concentrés de fruits et de légumes, il dégage une délicate odeur d'agrume


Club des Bons Vivants

Un service original sous forme de newsletter qui décrit à ses adhérents des restaurants à proximité de leur résidence.

Inscriptions


Achètera, achètera pas ?

Difficile parfois de s'y retrouver devant le rayon vin d'une grande surface. Pour remédier à ce constat récurrent, le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne a lancé une enquête approfondie. Il s’agit de réaliser 21 examens filmés de réactions de consommateurs face au rayon Bourgogne dans les points de vente. L’objectif étant de mieux comprendre les mécanismes qui interviennent dans l’acte d’achat : Qu’est-ce qui a déterminé les choix de l’acheteur ? Quels sont les indices et les repères les plus déterminants ? Le rayon est-il clair dans son organisation ? Quels sont les critères qui pourraient aider les clients perdus...
(Vinomedia)


Le chiffre du mois : 36.000

C'est en Russie le nombre de décès dus à la consommation de vodka frelatée en 2005.


Le toiletteur était un peu pinté


Scotch Tasting of the World’s Finest Brands


A Niagara Falls (côté canadien - pas besoin de passeport biométrique)


CHURCHILL & DOUBLE CORONA #2

Cette nouvelle réunion du Club Poignée de Cigares se déroulera dans un bar bien connu des amateurs de cigare : Le Forum dans le 8ème arrondissement. Ce bar est un lieu historique connu et reconnu grâce aux barmen présents dans les meilleures places aux concours professionnels (Coupe Scott notamment).

Le guide sera Xavier Laigle, considéré par beaucoup comme un des meilleurs barmen de France. Xavier a terminé troisième au Habanos Sommelier en 2005.

Xavier Laigle est un passionné de cigares et surtout de whisky. Cette réunion sera un moment formidable pour découvrir le Bar du Forum, discuter passionnément de cigare et de whisky avec le barman Xavier Laigle et de déguster un churchill ou un double corona à l'aveugle.

20 euros pour les non membres. Résa


 février : Vin & Terroirs de France


Dégustations gratuites, tombola géante, vente de vins à prix producteur, conseils en dégustation...

Espace Charenton - 327, rue de Charenton - 75012 PARIS


février : La Percée du Vin Jaune à Lons le Saunier

Les vignerons Jurassiens organsianet une grande fête pour rendre hommage à leur vin fétiches



avril 2022 : Prodexpo à Moscou

Le plus important salon russe dédié aux boissons et l'alimentation


 les vignerons sont défendus

PafMag déplore que le vin, lors de campagnes de communication totalement dépourvues d'objectivité, soit toujours mis en cause et demande l'arrêt de cet amalgame, en particulier au cours des assises de l’alcoolisme à venir.

Notre rédaction est consciente des graves difficultés qui secouent en ce moment la filière viticole et soutient ce mouvement.

Par ailleurs, à l'occasion de cette journée d'action, l’ANEV* demande à ses adhérents, élus des Communes, Départements ou Régions, de participer aux manifestations et de recevoir les représentants des vignerons pour tenter de régler les problèmes qui seraient de leur compétence,

L'association demande au gouvernement de tenir ses engagementss et de rendre plus accessibles les aides prévues à la commercialisation et à l’export, de prendre des mesures pour alléger les charges fiscales et bancaires, notamment pour les jeunes viticulteurs. Elle demande que la nouvelle OCM vins permette des crédits à la restructuration des entreprises et à la commercialisation. En outre, l'ANEV, compte tenu de la gravité de la situation, demande qu’un « Grenelle de la Viticulture » soit organisé au plus tôt.

* L’ANEV (Association Nationale des Elus de la Vigne et du Vin) réunit 510 adhérents dont 115 parlementaires et 13 départements viticoles


septembre : OFF au Havre

L'Omnivore Food Festival est une manifestation transversale (chefs venus du monde entier, vignerons, historiens designers, architectes, musiciens) qui se déroulera au Zénith du Havre. 200 euros pour assister à toutes ces régalades.


février : ESSENCIA DO VINHO

La grande messe du vin à Porto (Portugal)


 

Et toujours : LE GUIDE MONDIAL DE LA GUEULE DE BOIS - toutes les boissons du monde selon trois catégories :

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Le monde est réparti en "continents" : Aquavitland, Beerland, Vodkaland, Wineland... De multiples liens sont proposés permettant de comprendre la nature du nectar en question et de faire vos choix. 5000 bières testées et notées, des centaines de vodkas, des fiches descriptives... Une liste alphabétique vous permet une approche géostratégique raisonnée. Vos témoignages permettent une mise à jour permanente. Suivez le Guide !


« Le vin est une énigme ; la solution est au fond du verre »

(Benjamin Cooker)

Organe Central du Parti Alcoologiste Français (Aile Modérée) - 

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rédaction d'éloges funèbres




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