
Les températures observées au printemps et l’été
au cours des années 90 n'ont rien d'exceptionnel, mais la
canicule de 2003 est unique dans l’histoire locale du climat. Telles
sont les principales conclusions d'une étude de chercheurs
français consacrée aux dates des vendanges répertoriées
en Bourgogne depuis sept siècles, publiée dans la
revue Nature (le 18 nov. 2004).
Le ban des vendanges, fixant le début de la récolte,
dépend de l'arrivée à maturité du raisin
et donc de température des mois précédents.
Les auteurs ont choisi de focaliser leur attention sur la Bourgogne
parce que la région recense ces dates depuis le XIIIè
siècle dans les registres des mairies et des églises.
Quant au pinot noir, choisi pour l'étude, c'est le cépage
roi de la région, où il a été cultivé
sans discontinuité depuis le XIVè siècle.
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"Le
vin, c’est la lumière du soleil captive dans l’eau"
(Galileo
Galilei, dit Galilée)
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A l'examen de ces données, largement exploitées
par l'historien du climat Emmanuel Leroy-Ladurie, les chercheurs
du CNRS, du CEA et de l’Institut national de la recherche agronomique
(INRA) ont identifié plusieurs périodes de grosse
chaleur entre les années 1370 et 2009.
Ce fut le cas, y compris pendant à période communément
appelée « petite-glaciaire » (du XIVè
au milieu du XVllè siècle), comme en 1380, où
la température a grimpé de 0,72 °C au dessus de
celle de la période de référence (de 1960 à1989)
ou en 1420 (+ 0,57 °C). A l'inverse, des années de grand
froid ont caractérisé le milieu des années
1430 à la fin des années 1450 (-45°).
Puis, autour de 1520 et entre 1630 et 1680, il a fait aussi chaud
qu’au cours de la dernière décennie. En revanche,
l’année 2003 apparaît de loin comme l’année
la plus chaude qu’ait connue la Bourgogne, avec une anomalie de
+5,86°, soit 43 % plus élevée que lors du record
précédent, relevé en 1523 (+4,10°).
* Le Figaro, 20 novembre 2004
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